L’endettement des ménages au Canada

« C’est le plus important risque, car il a le potentiel d’amplifier les effets d’un choc économique », prévenait le mois dernier le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, lors d’un entretien accordé au journal Les Affaires. Quel risque est ici évoqué par le dirigeant de la banque centrale? 

L'endettement des ménages au Canada

Celui de l’endettement des ménages et particuliers, dont l’ampleur ne cesse de croître d’année en année. Jugez par vous-même : cet endettement est progressivement passé d’environ 100 % du revenu net disponible, à 175 % en deux décennies. C’est donc à dire que pour chaque 100 dollars de revenus, chaque Canadien cumule aujourd’hui 175 dollars en passif, dettes personnelles et hypothécaires comprisesNous avons la gâchette rapide en matière de dettes, s’il faut en croire l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Tel qu’illustré dans le graphique ci-bas, le pays se classe dans le premier tiers des pays les plus endettés. 

Nous avons la gâchette rapide en matière de dettes, s’il faut en croire l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Tel qu’illustré dans le graphique ci-bas, le pays se classe dans le premier tiers des pays les plus endettés.  C’est loin d’être le Danemark, avec un retentissant 293 % d’endettement, mais la situation inquiète quand même les ministres des finances à Ottawa et dans les provinces, tout comme Stephen Poloz.

endettement des ménages au Canada (2)

Deux phénomènes peuvent expliquer la hausse constante de l’endettement des ménages canadiens au cours des dernières années. D’une part, les bas taux d’intérêt ont favorisé l’accès au crédit pour bon nombre d’entre eux. D’autre part, les analystes pointent également les prix élevés de l’immobilier, qui se traduisent par de plus grosses hypothèques et, donc, par un endettement plus important.

Faut-il pour autant sonner l’alerte? Stephen Poloz répond par la négative à cette interrogation. La Banque du Canada a récemment haussé à deux reprises le taux directeur, ce qui devrait restreindre un tant soit peu l’accès au crédit. Et même si la perspective d’une bulle immobilière est toujours bien réelle au Canada, la croissance démographique et celle de l’emploi dans les grandes villes du pays contrebalancent les dangers du surendettement.

Les Canadiens et les Canadiennes sont donc relativement saufs… pour l’instant!      

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